Contribution de la Société Civile à la Politique Nationale de Transition Agro-écologique au Sénégal : Consultation dans le Bassin arachidier

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Dans le cadre du processus multi-acteurs pour une transition agroécologique, le groupe « Dynamique sur la Transition Agroécologique au Sénégal » (DYTAES), dont Enda Pronat est membre actif[1], a lancé en août une série de sept ateliers zonaux pour consulter les populations locales et recueillir leurs propositions afin d’élaborer une stratégie d’accompagnement de l’Etat dans le processus de la transition agroécologique au Sénégal annoncé par le Président. En effet, cette initiative multi-acteurs, composée par des instituts de recherche, des acteurs de la société civile, d’organisations paysannes et les services techniques a été lancée dans un contexte où le Président de la République, dans son programme quinquennal, a fait de la transition agroécologique l’un des axes principaux du développement du Sénégal, « pour sécuriser l’alimentation des générations futures ».

A la suite des ateliers tenus les 5 et 6 août et les 30 et 31 août respectivement dans la zone des Niayes et au Sénégal oriental, un troisième atelier a été organisé dans le Bassin arachidier les 12, 13 et 14 septembre 2019. L’objectif général de cette consultation des populations locales sur les questions agroécologiques est de faire un diagnostic sur le potentiel agrécologique et de recueillir les avis des populations pour une transition agroécologique durable et viable Des visites, échanges et témoignages ont permis de constater que la zone du Bassin arachidier regorge d’un fort potentiel et d’initiatives agro écologiques, et que dans certains villages, les populations se donnent à fond pour protéger leur patrimoine foncier et forestier.

En exemple, on peut citer le village de Tcheytou, dans la commune de Dinguiraye, où une forêt communautaire de 417 ha a été délibérée par le conseil municipal avec approbation par la sous-préfecture. Dans cette forêt, les espèces florales et animales sont bien protégées et des activités telles que l’agriculture, l’élevage, la cueillette y sont pratiquées avec le respect strict des règles établies dans la convention de gestion des ressources naturelles élaborées par les populations.

Dans la commune de Ndiob, plus de 345 producteurs ont été formés sur les techniques de régénération naturelle assistée (RNA). Dans le village de Thialé, l’ensemble des exploitations familiales sont engagées dans la production agroécologique des grandes cultures avec l’accompagnement technique de la ferme Beer Sheba.

Bref, les initiatives et potentiels agroécologiques dans le Baol, le Sine et le Saloum sont d’une importance cruciale. Néanmoins, la zone est confrontée à des problèmes d’eau (salinisation, indisponibilité et cherté), les effets des changements climatiques, la restauration des terres dégradée… Les ressources naturelles se dégradent et se raréfient de plus en plus, menaçant ainsi la satisfaction des besoins alimentaires des populations en quantité et en qualité.

La réponse à ces problématiques est d’encourager des systèmes de production et de consommation durables. Cela nécessite de mener un travail d’information, de conscientisation et d’accompagnement des populations locales et un plaidoyer vis à vis des autorités aux niveaux national, sous régional et international pour influencer les politiques de développement vers des pratiques durables.

[1] Plus d’informations sur la DYTAES et le rôle d’Enda Pronat dans cette dynamique dans ce précédent article : http://www.endapronat.org/2622-2/?fbclid=IwAR0EkfgXcr9nsUqpXQ3b7POtl3mXhkAZkYvI1hbGLKp5bXH4N0-pPT8AeSM